Après la Semaine de la Communication Santé Francophone, en février dernier, le Festival de la Communication Santé, dont nous sommes partenaires, se réunit à Deauville les 30 et 31 mars pour une série de débats, de conférences… mais aussi de pitchs, lesquels se concluront par une remise des prix en clôture de l’événement. Plus de 500 personnes sont attendues sur place… sachant que le rendez-vous, qui se veut francophone, sera également accessible à distance. Acteurs et communicants en santé de plus de 30 pays pourront ainsi suivre les échanges. Dominique Noël et Eric Phélippeau, respectivement Présidente et Vice-Président du Festival, font le point avec nous, à quelques heures du coup de feu.
Comment avez-vous conçu le programme de la 32ème édition du Festival de la communication santé francophone et quel en est le fil rouge ?
Dominique Noël : Cette année, le Festival a pour thème « la santé et ses processus de communication ». Nous disposons en effet de nombreux outils pour communiquer mais sans doute faudra-t-il, à l’avenir, communiquer autrement et mieux, alors qu’environ 13 millions de Français restent touchés par l’illectronisme, que persistent les zones mal desservies par les réseaux mobile et internet, que se multiplient les « infox » sur les réseaux sociaux…
L’enjeu, les 30 et 31 mars prochains, sera donc de faire le point sur les tendances, évolutions et innovations des moyens de communication en santé afin d’identifier les plus efficients possibles : quel type de contenus, sur quel type de supports, dans quels types de médias, pour quels publics cibles. Et ce, dans un objectif de santé publique, pour que des informations de qualité, claires et fiables, soient accessibles aux personnes qui en ont besoin.
Eric Phélippeau : Cette « mise en perspective », amorcée lors de la Semaine de la communication en santé francophone du 6 au 9 février 2023, s’effectuera à travers une série de speed visions, interviews et tables rondes, intitulés « Processus de communication : l’échec des campagnes de prévention solaire ? », « De nouvelles voies — et de nouvelles voix — dans le cursus éducatif des professionnel.le.s de santé », ou encore « Médias : la communication santé sous pression ».
L’occasion, pour les patients, entreprises, professionnels de santé, institutionnels et journalistes présents de s’interroger sur l’efficacité, ou non, des processus à travers lesquels nous communiquons en santé aujourd’hui. Nous aurons également un aperçu de ce qu’il se passe en Belgique, avec l’intervention d’une directrice du Département d’Aide à la Personne d’une mutuelle, par exemple.
Le changement climatique sera également au programme, en présence, notamment, du Dr Sylvie Briand, Directrice du département de Gestion des risques infectieux (IHM) au sein du programme de gestion des situations d’urgence sanitaires de l’OMS ?
Dominique Noël : L’information et la formation sur l’intrication climat-santé sont en effet cruciales pour faire face aux défis à venir. Les acteurs de santé peuvent collectivement être des contributeurs et ambassadeurs majeurs des changements à engager.
D’où l’enjeu de la réflexion sur les processus de communication les plus adéquats pour sensibiliser aux risques liés à la montée du niveau des océans et son acidification, la disparition de la biodiversité, la recrudescence et les modifications des aires de vie des vecteurs de maladies infectieuses responsables de l’émergence de zoonoses, la hausse des événements climatiques extrêmes…
Pouvez-vous déjà nous en dire plus sur les « processus de communication en santé les plus adéquats » ?
Éric Phélippeau : Certains, favorables au tout numérique, vous diront que l’avenir est dans le digital. Or nous en avons, en début de cet entretien, souligné les limites. C’est la raison pour laquelle nous proposons de tout « remettre à plat » pour passer en revue les processus de communication « historiques » comme les plus récents.
Parmi eux, on retrouve, par exemple, les podcasts. À la fois média de témoignages, d’informations et de formation, ils constituent un processus de communication qui s’amplifie et font se rencontrer les différents acteurs de l’écosystème de la santé (passionnés, professionnels de santé, patients, établissements de soins, entreprises ou associations…). Nous sommes d’ailleurs très heureux d’avoir souligné cette évolution à travers le premier prix Podcast Santé Francophone, créé en partenariat avec MedShake Studio, dont les lauréats ont été dévoilés en février dernier.
Dominique Noël : D’autres évolutions en matière de communication en santé transparaîtront sans doute à l’occasion des pitchs, prévus le jeudi après-midi. Les candidats présenteront leur récente campagne de communication en santé devant un jury pendant 8 à 10 minutes (suivies de 5 à 6 minutes de questions-réponses), dans plus de 10 catégories de Prix de communication (Prix de communication internationale francophone ou encore, Prix de la communication Société Savante, Associations de patients, Laboratoires pharmaceutiques, Collectivités territoriales…).
À noter que, cette année, un « Prix des Start-ups et Scale-ups » est également proposé. Ces dernières pourront pitcher sur leur projet mais aussi sur leur dynamique de communication et de médiatisation de leur propre idée. Les Prix seront remis aux lauréats dès le vendredi soir !
Consulter le programme complet du Festival de la communication en santé