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Tribunes - 15 février 2022

Inégalités sociales de santé : une preuve de plus (Tribune)

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Tribune rédigée par Philippe Leduc, médecin et journaliste santé, initialement publiée sur le blog du Think Tank Economie Santé, groupe Les Echos.

Les inégalités sociales de santé sont importantes en France et elles ont été accrues par la crise sanitaire, en dépit de la politique du « allez-vers ». Une preuve de plus avec les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ! C’est une question qui devrait mobiliser l’ensemble des candidats à la Présidentielle.

Le verdict est brutal : « En France, les AVC sont plus fréquents, plus graves et moins souvent pris en charge en unité spécialisée pour les personnes les plus modestes », alerte de dernier dossier « Etudes et résultats » de la Drees. Les AVC sont une cause importante de handicap, la deuxième étiologie de la démence après la maladie d’Alzheimer et l’une des principales causes de mortalité. En 2019, 123 000 personnes ont été hospitalisées pour un AVC.

La fréquence de survenue d’un AVC est de 40% plus élevée chez les personnes modestes (quartile de niveau de vie le plus faible) par rapport aux plus aisées (quartile supérieur), surtout chez les 45-64 ans. Le risque de séquelles est plus important, la probabilité d’une paralysie est plus élevée de 22%, d’un trouble du langage de 11%. C’est donc la double peine voire la triple pour les plus défavorisés.

Obésité, diabète, tabac, alcool, accès aux soins

Un patient sur deux victimes d’un AVC ischémique (trois quarts des AVC, l’autre quart est hémorragique) est pris en charge en unité neuro-vasculaire (alors qu’ils devraient tous l’être) mais les moins favorisés ont 10% de chance de moins d’y être hospitalisés. La mortalité à un an est plus faible chez les plus aisés.

Les causes de ces différences sont multiples : d’abord les facteurs de risque : HTA, obésité, diabète, tabac et alcool et aussi l’organisation du système de soins et la rapidité d’une prise en charge de qualité. D’où la nécessité d’une réponse globale comme pour les autres inégalités de santé et donc d’une implémentation à toutes les étapes des politiques de santé. Ce n’est pas nouveau mais cet exemple des AVC est particulièrement frappant. La réponse est avant tout politique.

Lire la tribune sur le blog du Think Tank Economie Santé

 


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