Le Pr Jérôme Salomon, Directeur Général de la Santé (DGS), était l’invité de l’émission du 14 mai de l’Université du change management en médecine, dont nous étions partenaire média. Il a salué la mobilisation de l’ensemble des acteurs de santé face à la crise Covid-19 et s’est dit « à leur écoute ».
Créativité, solidarité, humanité
Le Pr Salomon, en préambule de l’UC2m News du 15 mai, rend « hommage à l’engagement, à l’humanité, à la mobilisation de l’ensemble des acteurs de santé en France » face à cette « pandémie brutale ». Celle-ci, à ce jour, touche « 187 pays », affecte « probablement entre 4 et 10 millions de malades » et a « déjà tué 300 000 personnes ».
« Il y a eu de la créativité, de la solidarité (…). Le système de santé a tenu. Les personnes malades les plus graves ont toutes été prises en charge en réanimation », évoque-t-il tout en rappelant que « la capacité de réanimation a doublé en quelques semaines ».
Il salue, également, la « formidable collaboration entre les établissements publics et privés », le bel « engagement individuel » de la part « des professionnels, des étudiants ou encore des retraités » qui se sont portés volontaires… comme la réussite de « 640 évacuations sanitaires de malades graves ».
« Ce qui a peut-être moins bien marché, c’est le partage d’informations, qui est toujours difficile, nuance-t-il. On le voit aujourd’hui dans la nouvelle phase de déconfinement qui débouche sur une stratégie de tests en urgence. » Il en profite pour inciter les patients à appeler leur médecin traitant « devant le moindre symptôme évocateur » du Covid-19, « pour dépister au plus tôt les porteurs » et « récréer les chaînes de contact ».
« Favorable » aux initiatives de terrain
« Très attentif aux remontées des professionnels », qu’ils exercent en ville ou à l’hôpital, en institution ou à domicile, il se dit, pour la phase du déconfinement, « favorable » aux initiatives et innovations venant des professionnels de santé, des agences régionales ou encore des collectivités locales.
« Il va falloir être très à l’écoute des spécificités territoriales, être capables de détecter très vite des clusters, de proposer des stratégies innovantes dans la prise en charge, par exemple, des professionnels de santé en établissements » et des « plus fragiles », mais aussi « dans l’accès à des communes dont on sait qu’il peut y avoir des circulations virales plus ou moins masquées », précise-t-il. Et d’ajouter : « Tout ce qui va permettre des démarches actives, intelligentes de recherches de chaînes de contamination, nous le soutiendrons. »
À noter qu’il s’est également exprimé sur les masques, la recherche ou encore la coopération européenne en matière scientifique comme d’offre de soins. « Beaucoup de nos pays frontaliers nous ont aidé au pic de l’épidémie, où nous avions plus de 7200 malades en réanimation, pour prendre en charge des patients lourds », pointe-t-il. Parmi eux : la Belgique, le Luxembourg, la Suisse, l’Allemagne ou encore l’Autriche.
Pour aller plus loin :
Lire notre article sur l‘intervention de Nicolas Revel qui, à 30’50 d’émission, est revenu sur le rôle de la Cnam dans la gestion de la crise du Covid-19 et, en particulier, sur celui qu’elle va jouer dans le cadre du déconfinement et du « contact trading ».
Revoir les précédentes émissions de l’UC2m
Emission du 7/05 avec le Pr Delfraissy « Sans confinement, nous aurions comptabilisé 120 000 à 150 000 décès en France »
Emission du 30/04 Covid-19 : les libéraux de santé, acteurs clé du déconfinement
Emission du 23/04 L’engagement des jeunes contre le Covid-19
Emission du 16/04 L’hôpital face au Covid-19: maintenant et après?
Emission du 9/04 La réaction de l’Europe vis-à-vis du Covid-19
Emission du 2/04 Covid-19: l’hôpital en attaque et en défense