Points de vue

Paroles de partenaires - 14 mai 2024

« Faciliter la recherche de projets à soutenir, côté entreprises, et la recherche de mécènes, côté associations » (Interview)

Veille Acteurs Santé_Andrea Mihail_Financement de la recherche

Andrea Mihai, experte en Conformité et Éthique dans les secteurs pharmaceutique et medtech, a co-fondé, en octobre dernier, l’Agence Compliance. L’objectif ? Faciliter la mise en relation entre entreprises mécènes et associations en recherche de dons pour mener à bien des projets dans le secteur de la santé. Et ce, tout en garantissant des financements qui soient à la fois éthiques et conformes aux réglementations en vigueur. Une initiative que nous avons découverte dans le cadre de la saison 33 du FestiComSanté. Explications.

Comment est née l’idée de créer l’Agence Compliance ?

Andrea Mihai : J’ai, pendant dix ans, été consultante au sein des services compliance, juridique, règlementaire et éthique de plusieurs laboratoires pharmaceutiques. J’étais notamment en charge des dons et mécénats. J’ai vu ô combien la règlementation était complexe et parfois, méconnue des acteurs de santé. Les dons d’entreprises, par exemple, ne peuvent être effectués qu’auprès d’associations loi 1901 et, en aucun cas, auprès de personnes physiques ou de sociétés quand bien même elles auraient un projet d’intérêt général. Ils ne peuvent non plus financer un projet associatif en cours… il ne peut s’agir que de projets n’ayant pas encore été lancés. Les entreprises souhaitent également s’assurer que chaque euro versé améliore réellement la vie des patients.

Cela m’a donné envie de créer une plate-forme pour faciliter et sécuriser la recherche de projets à soutenir, côté entreprises, et la recherche de mécènes, côté associations. De là, est née l’Agence Compliance ainsi que la plateforme numérique que nous avons baptisée « Synergy ».

 

Comment garantissez-vous l’éthique et la transparence des dons effectués ?

A.M. : Les associations en recherche de dons nous contactent et, pour nous assurer qu’elles sont dignes de confiance, nous adressent un certain nombre d’éléments : leurs coordonnées ; leur publication au Journal officiel et leurs statuts ; le montant de leur budget de l’année passée et la manière dont elles l’ont utilisé ; et le détail de leur projet.

Nous épluchons et rassemblons ces documents pour faire gagner du temps aux entreprises en leur évitant un certain nombre d’allers et retours avec les associations. Nous référençons ensuite les associations sur notre plate-forme, en les répertoriant selon leur aire thérapeutique. La procédure est, bien entendu, gratuite pour elles. Quant aux entreprises, elles peuvent ainsi, en toute transparence, moyennant un prix forfaitaire, connaître les projets en recherche de financements, leur deadline et les soutiens dont ils bénéficient déjà.

 

Où en êtes-vous, aujourd’hui, du développement de « Synergy » ?

A.M. : La plate-forme est prête techniquement, même si nous essayons, en permanence, de l’améliorer. Notre objectif est désormais de la faire connaître. Nous avons, par exemple, candidaté au Prix du Festival de la communication en santé 2024 dans la catégorie « Start up ». Nous aimerions également, progressivement, ouvrir la plate-forme à d’autres domaines connexes à celui de la santé, comme celui du bien-être, de l’esthétique… pour faciliter le financement de projets socio-esthétiques en cancérologie, par exemple, ou encore, de projets pour améliorer la qualité de vie et le bien être des patients.

À noter que la plate-forme facilite également, aujourd’hui, les partenariats ou sponsorships – différents du mécénat – pour le financement en toute intégrité de projets de recherche, de formations en santé

Ajouter un commentaire