Points de vue

Tribunes - 3 juillet 2023

Hygiène à l’hôpital : on peut mieux faire !

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Deux études récentes (1, 2) nous rappellent, à bon escient, qu’en matière de d’hygiène hospitalière, les bonnes intentions ne sont pas toujours réalisées. 

Alors que la crise du Covid est dans tous les esprits et que nous nous étions engagés à bâtir « le monde idéal de demain », trois ans après le début de la pandémie, il apparait nécessaire de toujours améliorer les pratiques et le niveau d’information des soignants et des patients sur les risques infectieux associés aux soins.

 

Des normes à suivre

L’étude BVA-Germitec (1) révèle qu’un tiers des médecins spécialistes méconnait les recommandations en vigueur définissant les quatre étapes de désinfection d’une sonde d’échographie. Les normes d’hygiène et de désinfection dans les établissements de santé ne seraient pas toujours respectées. Ce qui est assez inexplicable dans un pays qui a subi tant de soucis sur le front infectieux.

L’organisation du travail des soignants surchargés ne favoriserait pas les bonnes pratiques pourtant recommandées par les instances scientifiques, selon l’étude. Et de constater que si la notion d’écoresponsabilité est à la mode, elle ne serait si évidente encore dans le milieu médical et soignant.

En réalité, ici comme ailleurs, la prévention et la prise en compte des risques liés aux infections – qu’elles soient aéroportées, manuportées ou par contaminations nosocomiales seraient déficientes dans le pays de Pasteur.

 

La prévention des risques environnementaux est un enjeu majeur 

La prévalence des patients infectés varie selon la catégorie d’établissement et le service prenant en charge le patient. Elle est plus élevée dans les Centres de lutte contre le cancer (15,81%) et les CHR/CHU (8,58%), les services de réanimation (23,17%) que dans les services de médecine (6,84%) (2).

Cela est sans doute dû à l’âge du patient, à son état de santé, au type d’intervention chirurgicale ou d’exposition à des dispositifs invasifs. L’étude de santé Publique France montre aussi des différences notables entre les régions sans pour autant en tirer des conclusions sur les causes.

Les professionnels considèrent que la non maitrise des risques environnementaux a des conséquences sur la réputation des établissements de santé et sur le plan économique.

Ces résultats incitent à poursuivre les actions de prévention des infections associées aux soins en les ciblant sur les infections les plus fréquentes : infections urinaires, pneumonies, infections du site opératoire, bactériémies.

Enfin, les résultats sur l’augmentation de la consommation d’antibiotiques incitent à renforcer les actions en faveur du bon usage des antibiotiques.

Pascal Vialas, journaliste santé

Sources :

(1) « Le risque infectieux et sa prise en charge en France – Regards croisés des Français et des médecins pratiquant des échographies endocavitaires« , Etude BVA-Germitec, 14 juin 2023.

(2) Etude Santé Publique France : « Principaux résultats de l’enquête nationale de prévalence 2022 des infections nosocomiales et des traitements anti-infectieux en établissements de santé« 

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