Tribune rédigée par Philippe Leduc, médecin et journaliste santé, initialement publiée sur le site Les Echos-Le Parisien.
20 ans après la première édition parait une version entièrement refondue de Environnement et Santé publique. Fruit d’une collaboration entre la France et le Québec, ce manuel de plus de 1 000 pages auquel ont contribué une centaine d’experts est présenté à juste titre comme « audacieux, unique et innovant ». Il est aussi passionnant et utile tant le rôle de l’environnement est majeur en santé.
Il s’agit à la fois d’un ouvrage conceptuel et pratique qui allie la présentation des dernières données de la science et les conclusions concrètes qu’il faut en tirer pour tous ceux qui s’intéressent à la santé des citoyens, du professionnel de santé à l’élu local.
De haut vol, ce livre est aussi pédagogique. « Chaque chapitre débute par des objectifs, se termine par des notions clés et comporte des encadrés pour mettre en valeur des enjeux et des réalités particulières, des définitions importantes ou des études de cas », soulignent les cinq directeurs d’ouvrage.
Il est découpé en quatre parties :
- les fondements et les principes (une seule planète, une seule santé, changements climatiques, exosome, vulnérabilité et santé, etc.) ;
- les méthodes et pratiques (de la toxicologie à la participation citoyenne en passant par l’évaluation des risques sanitaires, etc.) ;
- la contamination des milieux, exposition des populations et risques sanitaires (air, eau, sol, alimentation, déchets, bruit, odeurs, rayonnement, etc.) ;
- les effets des facteurs environnementaux sur la santé (pratique médicale, zoonoses, cancers, système nerveux, reproducteur, immunitaire, etc.).
On le voit tous ces mots et notions sont aujourd’hui dans le domaine public le plus large et très évocateurs des défis auxquels nous sommes tous confrontés.
Par exemple, « la prise en compte du concept d’exposome dans le domaine de la santé environnementale, est-il expliqué, constitue un véritable changement de paradigme car elle suppose une approche holistique ». L’origine du concept est détaillée, de même que l’évolution des définitions, la manière de l’étudier et aussi les questionnements et critiques quant à l’aspect parfois réducteur des approches déployées. Pour conclure par la place de l’exposome pour une meilleure promotion de la santé. On passe ici comme ailleurs du bouillonnement des idées à une approche concrète.
La pratique médicale n’est pas exclue même si la problématique la dépasse largement: questionner son patient sur son environnement, l’accompagner vers des choix avisés au regard du logement, de l’alimentation et de son milieu de vie, etc. Et aussi notamment la prise en compte de l’identification des facteurs de risques chimiques pouvant interférer avec la reproduction.
Le sujet couvre un très vaste domaine de connaissance et d’interventions, ce qui fait de cet ensemble assez étonnant un document de référence.