Points de vue

La Veille sur BFM Business - 16 mars 2020

Coronavirus COVID-19 : une crise sanitaire inédite

Le coronavirus circule maintenant « activement » sur « l’ensemble du territoire » français. En conséquence, le « stade 3 » de l’épidémie a été annoncé samedi par le Pr Jérôme Salomon, directeur général de la santé. L’objectif : retarder, ralentir, « écrêter cette courbe épidémique », a expliqué ce dernier. Plusieurs mesures de confinement ont également été prises. L’occasion de faire le point sur cette crise et sa gestion, dans l’émission BFM life sur BFM Business.

 

 

Ce week-end, dans BFM life sur BFM Business, présentée par Pauline Tattevin, les Experts de la Santé Renaud Degas, journaliste, directeur de Presse Infos+ et éditeur de la Veille des acteurs de la Santé, et Jérôme Leleu, président d’Interaction Healthcare, sont revenus sur la crise sanitaire sans précédent du coronavirus COVID-19 et sa gestion par le Gouvernement.

Crise du coronavirus COVID-19 et de l’hôpital

Le ministre de la Santé Olivier Véran a pris ses fonctions de ministre de la Santé en pleine crise du coronavirus. « Il a tout de suite eu les bons mots et ses paroles ont été bien accueillies à l’hôpital », analyse Renaud Degas. En présentant, à l’aide d’un schéma, la stratégie gouvernementale pour lutter contre le COVID-19 sur le plateau de BFM TV le 9 mars dernier, rappelant ainsi que l’objectif est de retarder le pic épidémique et de baisser le volume de malades, il a montré q’il était attentif à « préserver » et ne « pas emboliser les hôpitaux », déjà en crise depuis plusieurs mois.

Depuis le début de la crise, Olivier Véran explique « concrètement ce qui va être fait », pointe Jérôme Leleu. « Personne ne sait » si la stratégie utilisée est la bonne, la situation actuelle étant inédite, mais au moins, « elle est expliquée et commentée », estime-t-il. En outre, un « équilibre » a été trouvé entre le ministre de la Santé, qui fait oeuvre de pédagogie, et le Premier ministre et le Président de la République, qui prennent les grandes décisions (à commencer par les mesures de confinement des Français pour ralentir la propagation du virus), reconnaît-il.

Gestion du stade 3 de l’épidémie de COVID-19

« Après, le ministre est attendu sur la façon dont le gouvernement va gérer le stade 3 de l’épidémie de coronavirus qui marque l’entrée en jeu des professionnels de santé de ville », pointe Renaud Degas. Et ce, alors même que ces derniers ne sont pas encore tous équipés correctement pour prendre en charge les patients dans un tel contexte.

Se pose également la question de l’utilisation des nouvelles technologies. Jérôme Leleu est ainsi revenu sur le décret du lundi 9 mars validé par Olivier Véran sur l’assouplissement de l’usage de la télémédecine et a rappelé l’importance de choisir les nombreuses plateformes de téléconsultation basées sur le territoire français qui respectent pleinement les critères de la CNIL et les données personnelles de santé.

Outre la télémédecine, l’intelligence artificielle

« Clairement, aujourd’hui, il y a des solutions qui, en amont, facilite le dépistage », complète le président d’Interaction Healthcare. Elles reposent notamment sur l’intelligence artificielle (IA). « La startup canadienne BlueDot Inc a détecté la propagation du COVID-19 10 jours avant l’OMS grâce à un algorithme qui analyse les forums professionnels, la presse… », relève-t-il. De même, existent « des scanners thoraciques pour des analyses plus rapides ». Ces systèmes pourraient tout à fait, selon lui, « accompagner les équipes de soins » pour traiter les patients « plus rapidement ».

Certaines start up comme BenevolentAI aident même à la création de médicaments, poursuit-il. Elles pourraient tout à fait intervenir en soutien des labos actuels comme GSK, Bayer ou encore Sanofi

À l’issue de cette crise, qui fait malheureusement office de « crash test »« nous pourrons analyser comment les professionnels de santé ont pu s’organiser » et – ou non – « s’appuyer sur les nouvelles technologies » pour « accélérer la transformation du système de santé » et pousser les technologies qui doivent l’être et évacuer les plus inutiles, conclue Renaud Degas.

 

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