Points de vue

L’oeil de la rédaction - 27 mars 2020

De l’utilité du dispositif d’accompagnement des soignants 24h/24 et gratuit de l’association SPS

L’association SPS (Soins aux professionnels de santé) propose un dispositif d’aide et d’accompagnement psychologique des soignants. Soutenu par l’Assurance maladie, gratuit et anonyme, il s’avère crucial en cette période d’épidémie de Covid-19.

« Ils sont en première ligne, tant pour détecter le virus que pour soigner les personnes malades, rappelle l’association SPS dans un communiqué. Toute la population compte sur eux pour protéger sa santé et réaliser les soins qui s’imposent. En retour, il est primordial de soutenir et écouter ces professionnels sur-sollicités et en proie à l’inquiétude, de les accompagner pour qu’ils puissent mener à bien leur mission et travailler dans de bonnes conditions. » 

Tel est l’enjeu du dispositif mis en place par SPS dès 2016 et renforcé depuis une dizaine de jours. Celui-ci se compose actuellement :

  • d’un réseau de 100 psychologues disponibles gratuitement, anonymement, 24h/24 et 7j/7 via le numéro vert 0 805 23 23 36 ou l’application mobile Asso SPS ;
  • d’un réseau national de 1000 psychologues, médecins généralistes et psychiatres au service des professionnels en santé en souffrance en téléconsultations jusqu’à la fin du confinement.

« Nous avons, il y a une dizaine de jours, doublé le nombre de psychologues disponibles pour se préparer à un afflux d’appels, précise Catherine Cornibert, Docteur en pharmacie, qui dirige les actions et la communication de SPS. Nous sommes en capacité de répondre à 2000 appels par jour et, si nécessaire, à 4000 appels par jour grâce à nos réserves sanitaires. »

Hausse du nombre d’appels

Des besoins se font déjà sentir. « Nous sommes passés de 5 appels par jour à 200, avec des appels de nuit », note Mme Cornibert. Tous sont en lien avec le Covid-19.

« Environ 20% des appels proviennent de directeurs d’établissements, quels qu’ils soient. Ils souhaitent en savoir plus sur le dispositif pour savoir si celui-ci fonctionne et s’ils peuvent le relayer auprès de leurs équipes. » Les autres coups de fil proviennent de médecins, d’infirmiers, d’aides-soignants et de cadres de santé, dans des proportions similaires. 70 % d’entre eux sont salariés, 30 % sont libéraux. Leurs motifs varient : la peur, l’anxiété vis-à-vis de leurs proches et du confinement, l’organisation du travail en cette période de crise sanitaire… mais aussi le deuil de nombreux patients, qu’ils sont seuls à accompagner dans leurs derniers instants.

« 70 % des appelants sont des femmes », poursuit Mme Cornibert. Ils sont, pour l’heure, majoritairement issus des régions les plus touchées par l’épidémie : Ile-de-France (environ 30% des appels) et Grand Est (environ 20 %) et Auvergne-Rhône Alpes. Le dispositif reste bien sûr accessible aux soignants de toutes les régions de métropole comme d’Outre-Mer.

Plus d’informations sur www.asso-sps.fr

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