Tribune rédigée par Philippe Leduc, initialement publiée sur le blog du Think Tank Economie Santé.
Involontairement, les pouvoirs publics ont mis dans le mille. « Qu’ils l’auraient voulu, ils n’auraient pas fait mieux. »
Face au défi de la vaccination anti-Covid-19, les pouvoirs publics ont opté au départ pour la prudence et décidé en toute logique de vacciner les plus vulnérables en collectivité, les personnes âgées en Ehpad. « Qui va piano va sano. »

Mais cette voie n’était pas la plus simple, il fallait expliquer, convaincre, composer avec la famille, les référents, etc. Et patatras, le retard en comparaison avec d’autres pays a été sévèrement dénoncé. Si bien que tout le monde a enfourché le cheval de l’indignation et la vaccination est peu ou prou devenue un droit et une exigence. Ceux qui refusaient hier l’exigent maintenant, et ce d’autant plus que le vaccin confirme sa bonne tolérance.
En fait, les pouvoirs publics doivent prendre en compte l’opinion publique, les attaques politiques, la mobilisation (ou non) des professionnels, les propos inconséquents de leaders d’opinion… et les données scientifiques et de santé publique. Devant tant d’injonctions contradictoires, les tête-à-queue sont inévitables. En l’occurrence ce fut une bonne chose. Mais attention à ce que cette nouvelle politique du chiffre pour rattraper le retard ne conduise pas à passer à côté des plus vulnérables.
Finalement en santé publique, prendre à revers ses adversaires et les mettre devant leurs contradictions peut se révéler une bonne méthode.
Lire la tribune sur le blog du Think Tank Economie Santé
Pour aller plus loin :
- Au 17 janvier 2021, plus de 422 000 personnes avaient été vaccinées en France contre la Covid-19 (source : ministère de la Santé)
- Ce qu’il faut savoir sur la stratégie française de vaccination contre la Covid-19 (source Santé Publique France)