Points de vue

L’oeil de la rédaction - 1 octobre 2020

Olivier Véran : « Un Ségur de la Santé publique dans les semaines à venir »

À l’occasion du colloque « Médecine, santé et science au cœur de la société » organisé le 24 septembre à Paris*, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ont annoncé plusieurs mesures sur des sujets clés : la santé publique, la formation en santé et la recherche.

« La crise sanitaire a remis la médecine, la santé et les sciences au coeur de notre projet commun », a rappelé, en préambule, la ministre Frédérique Vidal. De fait, « depuis l’émergence de la Covid-19, nos soignants et nos chercheurs tiennent notre destinée entre leurs mains, individuellement et collectivement ». Aussi, à la « lumière de la pandémie, les deux grands chantiers que nous avons engagés pour rénover les études de santé et réarmer notre recherche apparaissent plus nécessaires que jamais », a estimé la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il est « essentiel que nous puissions les mener à terme ».

Création de 250 postes d’enseignants universitaires

Au-delà de la réforme en cours des études de santé, avec, pour première étape, la suppression de la Paces et du numerus clausus, ainsi que la diversification et l’augmentation des voies d’accès aux études de santé, la ministre a confirmé la création, sur cinq ans, « de 250 postes d’enseignants universitaires titulaires et associés », soit 50 par an. Ils seront « ouverts à des praticiens hospitaliers comme ambulatoires, dans les filières médicales comme dans les filières paramédicales ». Et ce, « en fonction des besoins et des territoires définis par les universités et les unités de formation et de recherche (UFR) », a complété Olivier Véran.

Frédérique Vidal est par ailleurs revenue sur l’enjeu du numérique dans l’acquisition de compétences et dans son évaluation, à commencer par celui de la simulation en santé. Sur ce point, la ministre a annoncé un investissement de 6 millions d’euros pour « engager l’acquisition de matériel », « commencer la mise en place des examens cliniques objectifs et structurés (Ecos) dès janvier 2021 » ou encore « lancer l’augmentation de l’encadrement dès la rentrée prochaine ».

Au cœur de ce « tournant pédagogique », figurent également les plates-formes d’enseignement à distance, par exemple. Durant le confinement, « c’est sur la plateforme UNESS et les plateformes de site qu’a reposé presque entièrement la continuité pédagogique, a-t-elle noté. La période a été riche en initiatives qui doivent aujourd’hui être poursuivies. En complément du fond d’amorçage de 1 million d’euros décroché dans le cadre de l’appel à projet sur l’hybridation des formations, mon ministère apportera son soutien à hauteur de 0,5 million d’euros sur trois ans pour la réforme du second cycle » des études de santé. L’UNESS « y puisera les moyens de développer les interconnexions avec les plateformes de site, les plateformes portées par les territoires et les autres acteurs de la santé ».

Un « Ségur de la santé publique »

Frédérique Vidal a par ailleurs rappelé que la loi de programmation pour la recherche, adoptée en première lecture par les députés le 23 septembre, prévoit un investissement de 25 milliards d’euros supplémentaires dans la recherche sur 10 ans. En complément, le Plan de relance, a vocation à donner « une impulsion décisive aux secteurs stratégiques pour notre souveraineté et notre avenir » : la santé digitale, la bio-production pour des thérapies innovantes, la lutte contre les maladies émergentes, ré-émergentes et infectieuses ou encore, la capacité à produire les principes actifs des traitements. Ils ont donc vocation à bénéficier des 2,4 milliards d’euros du PIA 4 mobilisés pour accélérer le développement des technologies clés sur les 3 prochaines années, a-t-elle pointé.

À ses côtés, le ministre Olivier Véran a quant à lui confirmé son intention de lancer un « Ségur de la santé publique » et de confier, « dans les semaines à venir », à « un collège composé de personnalités incontestables, polyvalentes, pluridisciplinaires », la mission de proposer les « grandes priorités de santé publique auxquelles notre pays se doit de répondre ». Ses conclusions « nourriront le débat qui s’ouvrira avec l’ensemble des acteurs au printemps 2021 ».

Une académie de l’OMS à Lyon

Il a également évoqué la participation du ministère des Solidarités et de la Santé « au financement et au pilotage du projet d’académie de l’OMS« , conçue pour offrir « une formation innovante, personnalisée, multilingue » dans le secteur de la santé, et visant à atteindre, chaque année, « 10 millions d’apprenants en milieu de carrière dans le monde entier d’ici à 2025 ». Cette académie s’ouvrira à Lyon, dans un « campus moderne ». « Les premiers cours seront disponibles en ligne dès le mois de mai 2021 », a expliqué le ministre.

Insistant sur la nécessité d’aller « plus loin dans le multilatéralisme en santé », le ministre a également soutenu le principe d’une « Europe de la santé » pour des réponses « globales », « efficaces » et « coordonnées ».

 

*L’événement était organisé par la Conférence des doyens de facultés de médecine et celles des présidents d’université (CPU). Nous en étions partenaires média, avec ManagerSante.com®, le Quotidien du médecin et The Conversation.

 

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