Enjeux & décryptages

L’oeil de la rédaction - 29 avril 2020

Les maux des soignants s’aggravent face au COVID-19

santé des soignants_covid 19_ligne de téléphone SPS

Nous avions fait, il y a un mois, un article sur le dispositif d’aide et d’accompagnement psychologique des soignants proposé par SPS (Soins aux professionnels de santé). À cette époque, des besoins se faisaient déjà sentir, puisque la ligne d’écoute de l’association était passé de 5 à 200 appels par jour, tous en lien avec le Covid-19. Depuis, le constat est clair : « les maux des soignants et autres professionnel·le·s du sanitaire et du médico-social s’aggravent », pointe SPS.

Le dispositif de SPS, gratuit, anonyme et soutenu par l’Assurance maladie, repose notamment sur un réseau de 100 psychologues disponibles 24h/24 et 7j/7 via l’application mobile Asso SPS ou le numéro vert 0 805 23 23 36. Or, depuis le 23 mars 2020, la ligne d’écoute a reçu « 2 443 appels » soit « plus de 73 appels par jour en moyenne », pointe l’association SPS dans un communiqué diffusé le 28 avril.

Anxiété et angoisse dues au COVID-19

La plupart des coups de fil proviennent des régions les plus touchées par l’épidémie : 31% proviennent d’Île-de-France, 12% d’Auvergne-Rhône-Alpes, 11% du Grand-Est, 9% d’Occitanie, 7% de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, 6% de Nouvelle-Aquitaine et 5% des Hauts-de-France. Plus de 27% sont passés la nuit ou le dimanche.

Les appelants sont majoritairement des femmes (71%). Leur âge moyen est de 44 ans et plus de 83% d’entre eux sont salariés. Près de 35% sont des infirmier·e·s et des aides-soignant·e·s. Près de 10% travaillent dans le secteur médico-social.

Tous les appels concernent les répercussions de la crise sanitaire actuelle sur les soignants et les managers : plus de 58% évoquent leur anxiété ou leur angoisse face à l’épidémie de Covid-19 ; près de 11% ont des problèmes d’organisation de travail ; et plus de 11% doivent faire face à un épuisement professionnel, précise l’association.

Hausse de la durée des appels

« Ces chiffres sont autant de signaux forts de l’installation sur la durée d’une souffrance quotidienne chez les soignants et autres professionnel·le·s du sanitaire et du médico-social, analyse-t-elle. Cette 5e semaine (du 20 au 26 avril 2020) est en effet fortement marquée par l’expression d’une aggravation de la souffrance des appelants, dont 4 appels avec un risque de passage à l’acte imminent (contre 1 seul appel de ce type par semaine auparavant). L’augmentation continue de la durée des appels, 23 minutes en moyenne, démontre le besoin croissant qu’ont les soignants d’exprimer et de partager leur souffrance, leur anxiété et leur épuisement professionnel auprès de psychologues. »

Lire le communiqué de l’association SPS

Consulter le site de l’association SPS

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