Points de vue

L’oeil de la rédaction - 13 mai 2020

57,6 % des professionnels de santé croient en un changement positif du système de santé après la crise du COVID-19

Le Comité pour le Développement durable en Santé (C2DS), l’agence Primum non nocere et BVM communication, ont recueilli, du 17 au 27 avril, le témoignage de 2 247 professionnels de santé exerçant en établissement sanitaire ou médico-social public comme privé, dont 62 % dans un établissement accueillant des personnes atteintes du Covid-19. Alors que le système de santé est « en tension », ils « ont pris le temps de partager leurs émotions, idées, attentes », note le C2DS. L’enjeu: « que demain, nous puissions collectivement dessiner un système de santé soutenable ». Synthèse.

Un sentiment d’utilité malgré le stress et la fatigue

Si, en cette période de crise sanitaire liée au Covid-19, ils se sentent fatigués et stressés, 83,2 % d’entre eux s’estiment néanmoins à leur place et utiles (tout à fait ou plutôt), constate l’enquête. « Un sentiment que n’a pas exacerbé la crise puisque 65,2 % des sondés déclarent que la crise n’a pas du tout ou peu modifié la perception d’utilité de leur métier », précise-t-elle.

De façon attendue, 87,7 % des répondants se sentent inquiets concernant la pandémie. Ce niveau d’inquiétude est quasi identique que l’établissement accueille, ou non, des patients atteints du Covid-19.

En revanche, 60,5 % des répondants ne se sentent pas reconnus et 42,1 % déclarent ne pas être écoutés. Ils ne se sentent pas pour autant résignés (pas vraiment ou pas du tout pour 63,6 % d’entre eux).

Pour un changement positif du système de santé

Par ailleurs, ils sont 81,5 % à considérer que la pandémie a révélé de façon criante ou assez criante l’insuffisance d’éducation en santé de la population.

Ils déplorent également le manque de prévention. 58,1 % sont favorables à une approche préventive de la santé plutôt que majoritairement curative comme aujourd’hui. Cela « diminuerait le nombre de personnes malades lors d’une prochaine crise sanitaire ».

Concernant le manque de moyens financiers, les avis divergent. De fait, 50,9 % des répondants pointent ce manque comme une faiblesse révélée par la crise « contre 49,1 % qui ne le perçoivent pas comme une difficulté majeure (faiblement ou pas du tout) », évoque l’enquête. Les opinions sont également partagées concernant le manque de personnel qui, pour 58,1 % des répondants, ne constitue pas une difficulté majeure.

La crise actuelle a néanmoins permis de révéler un certain nombre de points forts dans notre système de santé : la capacité collective de réorganisation (pour 79 % des répondants), l’entraide entre collègues (68,1 %) et l’utilité de chacun dans la chaîne de prise en charge (65,9 %), poursuit l’enquête.

91 % des professionnels de santé sont d’accord pour conserver cette dynamique, notamment d’inventivité (tout à fait/plutôt). De manière générale, 57,6 % pensent que la crise va créer les conditions d’un changement positif du système de santé.

Prêts à agir en faveur du développement durable

Enfin, « 87,7 % des répondants souhaitent que les établissements sanitaires et médico-sociaux deviennent exemplaires concernant leur gestion des déchets, des transports, de la consommation d’énergie, de la qualité de vie au travail… », détaille l’enquête du C2DS. Ils sont 93,7 % à vouloir agir ou agissent déjà en ce sens.

2,5 % des répondants sont « d’accord pour agir mais plus tard ».

Lire le rapport complet sur le site du C2DS

 

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