Points de vue

La Veille sur BFM Business - 10 décembre 2019

Health Data Hub : une création et des questions

Le Health Data Hub a officiellement été créé début décembre. Le but affiché ? Faciliter l’accès aux données de santé à des fins de recherche. Un « système de base de données et de services liés » permettant de « croiser les bases de données de santé dont nous disposons et de faciliter leurs utilisations par les nombreuses équipes de recherche et de développement », rappelle le ministère de la Santé. Pour Renaud Degas, journaliste et directeur de La Veille des acteurs de la Santé, et Roland Michel, délégué général du think tank Stratégie Innovations Santé, invités de Julien Gagliardi dans BFM life dimanche dernier, c’est un bel outil qui a enfin vu le jour.

 

 

« Il est important, pour les centres de recherche et les industriels, d’avoir accès à ces données », en particulier pour développer des modèles d’intelligence artificielle, estime ainsi Roland Michel. Et « rien n’interdit, demain, à un groupement hospitalier de territoire (GHT) ou une agence régionale de santé (ARS), par exemple, d’utiliser ces données pour développer des projets médicaux beaucoup plus fins et plus évolutifs », qu’ils soient populationnels ou organisationnels, complète Renaud Degas.

Ajuster la stratégie d’offre de soins

Comme l’a rappelé le directeur de La Veille des acteurs de la Santé, le champ des possibles ouvert par le Health data hub est très vaste. Ainsi, l’accès aux résultats (anonymisés) des examens de biologie fournis par les laboratoires de biologie médicale via la plateforme, permettrait « de disposer, en un temps très court, du plan biologique de la population » et ainsi d’adapter la réponse sanitaire territoire par territoire.

À noter que la création du Health data hub a été couplée à la mise en place d’un Comité Pilote d’Éthique du Numérique.

Stockage des données par Microsoft

Reste que Roland Michel s’est interrogé sur le risque de confier le stockage des données à un GAFAM. De fait, les données sur Health data hub ont vocation à être hébergées sur des serveurs appartenant à Microsoft. « C’est un vrai sujet d’interrogation », a-t-il pointé. De fait, « l’hypercentralisation de données sensibles » pose question, de même que l’hébergement de ces données en dehors de l’Hexagone. « En vertu du Cloud Act, toute entreprise américaine peut être sollicitée par un juge américain pour fournir les données qu’elle détient », rappelle-t-il…

Renaud Degas, qui espère que cette solution n’est que temporaire et que les données seront, à terme, stockées par un hébergeur français, a néanmoins appelé à ce que cette situation ne freine pas l’essor du tant attendu Health data hub.

 

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