Jérôme Sicchi est le responsable du secteur santé de GL Events à qui la Fédération hospitalière de France (FHF) a confié l’organisation de SantExpo cette année. Il revient pour La Veille Acteurs de Santé sur l’intérêt d’un tel salon qui affirme plus que jamais son statut de rendez-vous central du monde de la santé. Avec un leitmotiv : dans un monde de plus en plus digitalisé, la rencontre physique reste une modalité essentielle d’échanges, de débats, d’expérimentations et d’innovation dans le secteur de la santé.
Propos recueillis par Renaud Degas avec Maellie Viezen.
À quoi sert aujourd’hui un salon comme SantExpo, dans un paysage de congrès et de salons que l’on sent très fragile depuis la période Covid ?
Jérôme Sicchi – Le positionnement de SantExpo reste fondamentalement le même : être la plateforme d’information, de diffusion de contenus et d’affaires de la santé et du médico-social. Dans ce cadre, nous avons comme enjeu essentiel de favoriser la création de relations fondées sur la confiance entre les acteurs de santé.
La pandémie nous a en effet démontré que si beaucoup d’activités peuvent se faire à distance, bâtir un véritable lien de confiance reste difficile sans interactions physiques. Dans le domaine de la santé, les challenges sont à forts enjeux donc l’établissement de ce lien de confiance est indispensable.
SantExpo, Hall 1 à la porte de Versailles, est donc un formidable accélérateur de la transformation car les médecins comme l’ensemble des acteurs de santé ont la possibilité d’échanger avec des confrères, de confronter leur manière de procéder. C’est par le challenge, l’expérimentation, la discussion et le débat qu’ils arrivent à se convaincre et à changer leur mode de fonctionnement.
La FHF, qui incarne ce salon, a également à cœur de proposer à la communauté un lieu de rendez-vous œcuménique qui réunit toutes les composantes du système de soins pour débattre et échanger à la fois sur des sujets essentiels et stratégiques mais aussi quotidiens et pragmatiques.
Que viennent chercher les exposants et les visiteurs aujourd’hui ? Les attentes et besoins ont-ils évolué, et comment ?
JS : Nous nous attendons à une année très riche avec de nombreux participants. Nous avons déjà 250 prises de parole et 450 intervenants programmés. Les grandes thématiques sont l’innovation technologique et notamment l’IA, l’éducation à la santé, la prévention et la transition écologique. Les sujets RH et d’attractivité restent également très prégnants.
Nous avons aussi huit parcours experts qui se mettent en place, qui seront animés par des personnalités référentes dans le domaine de la cybersécurité, de la télémédecine, du Ségur numérique et de la place du Ségur dans le parcours patient.
En termes de visiteurs, on s’attend à environ 50% de soignants qui viennent voir des solutions concrètes pour le soin et pour l’organisation du système d’information. Les autres 50% sont répartis à part égale entre les institutionnels et les industriels avec une représentation de toutes les fédérations publiques, privées et associations non lucratives et qui sont plutôt intéressées par des problématiques de pilotage et de transformation du système de santé.
Le salon sert aussi évidemment pour la prospection et l’acculturation à de nouvelles solutions. Les grandes entreprises, notamment pour le secteur IT, viennent exposer leurs innovations en amont des phases de consultation pour sonder les communautés ou pour mettre en avant des améliorations de solutions déjà implémentées. Elles profitent du fait que les décideurs, tels que les directeurs d’hôpitaux, les directeurs des DSI, les directeurs des achats et les pharmaciens cliniques sont présents à SantExpo.
Nous retrouvons aussi quelques collectivités locales – régions ou départements – qui veulent promouvoir leur territoire, tant pour séduire des soignants que pour séduire les entrepreneurs de la santé. Ce sera notamment le cas de l’Occitanie, des départements d’Outre-Mer et de différentes ARS.
Choisie par la FHF, GLEvents organise SantExpo pour la première fois en 2025. Comment avez-vous abordé cette édition ?
JS : Pour nous, c’est une année de challenge et c’était important de nous insérer dans la continuité. Le mardi sera donc marqué par l’habituelle séance inaugurale et théoriquement c’est une année qui s’annonce riche sur le plan des visites officielles.
L’histoire de ce rendez-vous explique la structuration actuelle de SantExpo et il ne nous appartenait pas de le transformer sans avoir une parfaite compréhension des communautés que l’on rencontrera, en tant qu’organisateurs, à partir du 20 mai. Comme je vous le disais, pour cette première année, nous avons donc choisi d’être dans la lignée de l’existant tout en essayant d’apporter quelques améliorations mais sans grandes révolutions.
Le fait d’être de retour dans le Hall 1 de la Porte de Versailles est en soi une première satisfaction. Cela permet de proposer un salon infiniment plus lisible et nous avons beaucoup travaillé à améliorer la fluidité de la circulation.
Quelles sont les nouveautés ou les points d’attention que vous pensez être particulièrement intéressants pour des décideurs et des journalistes cette année ?
JS : Nous avons des thématiques phares et d’actualité dont la cybersécurité qui sera traitée avec une agora spécifique sur un village dédié. La prévention sera également plus présente que les années passées en termes de thématiques.
Nous allons aussi faire la présentation d’une solution innovante, à cheval entre l’urgence et la télémédecine : il s’agit d’un camion de premiers secours qui, je pense, préfigure un système de soins de demain avec des unités mobiles très avancées.