Points de vue

La Veille sur BFM Business - 27 janvier 2020

Santé : le « made in France » en pleine forme

Ce dimanche 26 janvier, dans l’émission BFM Life de BFM Business, Solange Ménival, présidente du think tank Stratégie Innovations Santé, et Renaud Degas, directeur de l’agence de presse Presse Infos + et de la Veille des acteurs de la Santé, sont revenus sur la liste French Tech 120 qui déroule les start-ups françaises les plus prometteuses, ainsi que sur les investissements annoncés dans le secteur de la santé à l’occasion du Sommet Choose France organisé le 20 janvier à Versailles.

 

 

Lancé en septembre 2019, le programme French Tech 120, « dédié aux startups en phase d’hyper-croissance », offre « un accompagnement sans précédent à 123 entreprises en fort développement », rappelle le Gouvernement. Le but ? « Accélérer le développement de ces startups pour qu’elles deviennent des leaders de rang mondial ». Leurs noms ont été dévoilés dans leur intégralité le 20 janvier dernier. Parmi elles : HighLifeDoctolib ou encore Qare

Autre signe prometteur pour le secteur de la santé : les investissements annoncés lors du Sommet Choose France, qui s’est tenu la semaine dernière à Versailles. Le laboratoire pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca a ainsi annoncé plus de 450 millions d’euros sur cinq ans en France, dont plus de 200 millions d’euros pour son site de Dunkerque. Biogen a l’intention d’investir 22 millions d’euros supplémentaires par an dans l’Hexagone dès cette année. Quant à l’entreprise américaine Becton Dickinson, elle table sur 176 millions d’euros sur quatre ans à Pont-de-Claix (Isère).

Une attractivité historique

Une preuve de plus, s’il en est besoin, que la France reste attractive dans le secteur de la santé. Une attractivité « historique », rappelle Solange Menival sur le plateau de BFM life, ce dimanche. « Depuis 2010, la French Tech, grâce à l’Etat mais aussi aux régions, a permis de faire émerger de nombreuses start up et nous savons qu’au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, nous sommes représentés par pléthore de start up en matière de santé et d’e-santé », reconnait-elle.

Et de nuancer : « Nous sommes très compétitifs mais notre écueil, c’est pour arriver à faire grossir ces start up ». Deux raisons à cela : elles manquent de financement et « n’ont pas, en face, le marché qui leur permet de démarrer », complète-t-elle, pointant du doigt des « barrages institutionnels » et des « difficultés liées à l’organisation française ».

Création vs valorisation

Renaud Degas, directeur de la Veille des acteurs de la Santé, confirme : la France constitue un terreau fertile pour l’innovation en santé. De bons ingénieurs, d’excellentes structures de recherche et d’enseignement… Rien que dans le secteur des dispositifs médicaux, le nombre d’innovations en cardiologie (le stent, le coeur artificiel…) ou en orthopédie (la prothèse d’épaule inversée, l’instrumentation pour le râchis…) est édifiant. Mais, une fois de plus, l’enjeu n’est pas « la création de start up » mais « leur valorisation » pour leur permettre de grandir et d’atteindre le stade de PME puis d’ETI. « Nous faisons face, en France, à un manque de culture entrepreunariale que nous essayons maintenant de compenser », relève-t-il.

Et d’ajouter que l’innovation technologique apporte, bien souvent, de l’innovation organisationnelle, dans le sens où elle « perturbe les schémas traditionnels d’organisation » des soins. Avec le risque de rencontrer de « fortes résistances » sur le terrain.

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