Enjeux & décryptages

Paroles de partenaires - 9 octobre 2025

#FestiComSanté : « La communication est un levier essentiel de santé publique »

Les 27 et 28 novembre prochains se tiendra la 34e édition du Festival de la Communication en Santé (#FestiComSanté), à Deauville. Un rendez-vous qui récompense les meilleures campagnes de communication en santé et notamment – nouveauté cette année – en communication médicale. Dominique Noël, sa présidente, dévoile les enjeux de cette édition 2025 et revient sur les défis, plus prégnants que jamais, auxquels la communication en santé est confrontée.

 

Pouvez-vous nous rappeler les origines du #FestiComSanté et ce qui en a fait aujourd’hui sa force dans l’écosystème santé ?

Dominique Noël : Le Festival a vu le jour il y a 35 ans et nous vivrons cette année sa 34e édition, l’édition 2020 ayant été annulée en raison du Covid. À ses débuts, il réunissait principalement les laboratoires pharmaceutiques et les professionnels de santé autour des problématiques de communication dans le secteur de la santé. Depuis, son périmètre s’est élargi et il accueille également des associations de patients, institutions, établissements de soins, agences, start-ups, collectivités, mutuelles, assureurs… C’est aujourd’hui un rendez-vous beaucoup plus ouvert et transversal, qui reflète toute la richesse de la communication en santé.

En 2024, plus de 600 participants ont fait le déplacement pour apporter leur vision et leur expérience en ce domaine.

La longévité du Festival témoigne aussi de l’évolution que connait le secteur : nous sommes passés d’une communication en santé très généraliste à des campagnes parfois très ciblées et, bien souvent, multicanales (presse écrite, radio, TV, réseaux sociaux…). L’essor du digital a en effet été une vraie révolution : on peut désormais s’adresser à une audience très large, mais aussi fédérer une communauté autour de sujets très pointus, tels qu’une maladie rare, pour délivrer des informations adaptées. La montée en puissance de la prévention est également marquante : il y a trente ans, nous étions très centrés sur le curatif. Aujourd’hui, la communication santé contribue pleinement à diffuser les bonnes pratiques et à renforcer la santé publique.

 

Cette année, le thème du Festival est d’ailleurs « La communication au service de la santé publique »…

D.N. : En effet, la santé publique, la prévention, l’éducation à la santé mais aussi la lutte contre la désinformation sont des sujets essentiels que nous avons, cette année, voulu mettre au centre des échanges. Car informer, sensibiliser et mobiliser sont des leviers puissants pour améliorer la santé de tous. Sur le plan de la nutrition, l’activité physique, la santé mentale ou encore, la santé environnementale, la communication peut jouer un rôle déterminant pour accompagner des comportements. C’est aussi une manière de rappeler que la santé est l’affaire de chacun d’entre nous, y compris des plus jeunes qui, on le voit, considèrent la santé comme un sujet majeur au même titre que l’environnement et le climat, par exemple.

 

Cette 34e édition marque aussi un tournant avec le lancement du Prix #FestiComMed. Qu’apporte cette nouveauté ?

D.N. : Pour cette édition 2025, nous innovons en effet en proposant deux Prix distincts : le traditionnel Prix du #FestiComSanté et l’inédit Prix #FestiComMed, pour enrichir le périmètre du Festival. Ce nouveau Prix est entièrement dédié à la communication médicale et scientifique, couvrant les domaines du MedEd, de la formation des professionnels de santé, de l’éducation thérapeutique ainsi que des communications produits et événementielles spécialisées. Ce Prix BtoB s’adresse spécifiquement aux sociétés savantes, aux professionnels de santé, aux entreprises de santé (pharma, biotech, dispositifs médicaux), aux établissements de santé, ainsi qu’aux agences spécialisées du secteur.

 

Quels formats et temps forts rythmeront cette édition 2025 ?

D.N. : Le premier jour sera consacré aux soutenances des candidats aux Prix #FestiComSanté et #FestiComMed, suivies d’un cocktail en soirée et du dîner de gala. Le lendemain, nous proposerons des conférences en format court avec des témoignages concrets d’acteurs de la santé puis la matinée sera suivie par des ateliers métiers. Enfin, l’après-midi sera marqué par la remise des Prix. Nous avons choisi des formats dynamiques, courts, pour aborder une grande diversité de sujets et favoriser les échanges. Des stands, tenus par des startups et entreprises, seront également à la disposition des festivaliers.

 

Au-delà d’être un rendez-vous annuel, le Festival se définit aussi comme une “marque média”. Comment cela se traduit-il concrètement ?

D.N. : Nous voulons observer, valoriser et partager le meilleur de la communication santé. Pour prolonger l’expérience au-delà des deux jours à Deauville, nous disposons ainsi d’un blog, de réseaux sociaux réunissant plus de 85 000 abonnés ainsi que de différents formats de communication qui nous permettent de prendre la parole tout au long de l’année. Dans ce même esprit, nous avons également lancé en 2024, avec MedShake Studio, le Prix Podcast Santé Francophone qui rencontre un fort succès.

 

Dans un contexte marqué par la désinformation, notamment dans le secteur de la santé, comment le Festival aborde-t-il la question de la fiabilité de l’information ?

D.N. : Lutter contre les infox est un enjeu crucial. Aujourd’hui, beaucoup d’acteurs prennent la parole de façon légitime, en tant que fins connaisseurs du secteur : autorités de santé, établissements de soins, associations de patients, industriels… Leurs sites et supports, notamment pour les entreprises, sont d’ailleurs soumis à des contraintes juridiques fortes pour garantir la fiabilité des informations publiées. Mais la méfiance de certains vis-à-vis de la « Big Pharma », des institutions voire même des médias, grandit…

À mon sens, face à l’explosion des contenus sur les réseaux sociaux et aux risques de manipulation, il faut plus que jamais éduquer à l’information : apprendre à chercher, vérifier, sourcer. En santé, la désinformation peut avoir des conséquences dramatiques. Côté acteurs de santé, réunir tout l’écosystème au Festival, c’est aussi affirmer que la santé publique est l’affaire de tous et que la communication responsable est une part de la solution.

 

Avec les évolutions technologiques – IA, réseaux sociaux, nouveaux formats – quels défis voyez-vous pour la communication santé ?

D.N. : Nous sommes à l’aube d’un nouveau monde. L’intelligence artificielle transforme déjà la communication, comme elle commence à transformer les pratiques médicales. Or, si elle peut aider à structurer un discours, à produire des contenus, il reste indispensable de garder une validation humaine : l’IA n’est pas encore fiable à 100 %, surtout sur le plan scientifique. Les algorithmes des réseaux sociaux, eux, sont conçus de telle manière qu’ils augmentent le risque, pour les internautes, de consulter toujours les mêmes contenus et de se retrouver enfermés dans des bulles d’information, parfois trompeuses.

Le défi pour les communicants sera de s’approprier ces outils sans renoncer à la rigueur et, pour le grand public, de s’éduquer à distinguer les sources fiables. C’est une responsabilité immense.

 

La 34e édition du Festival de la Communication en Santé se tiendra les 27 et 28 novembre 2025 à Deauville. Toutes les informations et inscriptions sont disponibles sur festivalcommunicationsante.fr.

Ajouter un commentaire