Alors que, en France, les questions de souveraineté reviennent au cœur des politiques publiques, les acteurs de terrain du secteur de la santé démontrent depuis plus de 20 ans qu’ils n’ont pas attendu les crises pour agir. Relocalisation, éco-conception, santé environnementale : « une dynamique d’excellence qui pourrait bien inspirer le monde », nous dit Olivier Toma, fondateur de Primum Non Nocere, dans une tribune.
Quand la pandémie de Covid a mis à nu les failles de nos approvisionnements en médicaments, équipements et dispositifs médicaux, la France a redécouvert, parfois brutalement, l’importance de sa souveraineté sanitaire. Pourtant, dans l’ombre des grandes déclarations, un réseau d’acteurs, d’experts, d’établissements et de soignants n’a jamais cessé d’œuvrer pour renforcer cette autonomie.
Depuis les années 2000, des voix se sont élevées pour alerter, anticiper, agir autrement. Elles ont parlé de circuits courts du soin, de relocalisation des produits de santé, d’éco-conception des pratiques, de prévention environnementale… bien avant que ces sujets ne deviennent tendance. En 2012 déjà, nous avons été les premiers avec le C2DS à publier le premier guide des pratiques vertueuses à l’international ancrant l’idée qu’une nouvelle approche du soin était non seulement possible, mais nécessaire.
Aujourd’hui, ce qui relevait hier de l’avant-garde est devenu un cap stratégique.
Un leadership discret mais incontestable
La France, sans tambour ni trompette, est devenue la nation la plus avancée au monde sur la question de la RSE appliquée à la santé. Non pas par la force d’un décret, mais par l’engagement de terrain. Le modèle français repose sur des réseaux solides, des formations rigoureuses, des labels exigeants, des démarches structurantes. Chaque jour, des établissements intègrent la santé environnementale dans leurs projets, forment leurs équipes, mesurent leurs impacts, anticipent les risques.
Cette souveraineté ne se limite pas à garantir des stocks de masques ou de médicaments. Elle repose sur une vision plus large, plus profonde, celle d’une autonomie durable, au service des patients, des soignants, des générations futures.
Le temps d’assumer ce rôle à l’international
Être pionnier, c’est une responsabilité. Celle de continuer à progresser, mais aussi celle de partager, de transmettre, d’essaimer. En France, des programmes de formation solides existent déjà pour accompagner cette transformation. Le MBA « Piloter la RSE en Santé », pensé par des acteurs de terrain, prépare aujourd’hui les leaders de demain à conjuguer performance, responsabilité et santé publique.
Il est temps d’aller plus loin. Pourquoi ne pas ouvrir ce MBA à l’international, en anglais, dès 2027 ? Pour former non seulement nos propres cadres, mais aussi pour partager ce savoir-faire français avec d’autres systèmes de santé. Pas pour donner des leçons, mais pour montrer, par l’expérience, qu’une autre voie est possible.
Ce serait une façon concrète, humble et utile, de faire rayonner cette souveraineté sanitaire que nous construisons patiemment depuis un quart de siècle.
En conclusion : soignants, soignantes, soyons fiers de nos engagements et de nos réussites. Car c’est aussi cela, la souveraineté : savoir ce que l’on a accompli, et savoir ce que l’on peut offrir au monde.
Suivez « ECHO’RSE », l’actualité du développement durable en santé par Olivier Toma, tous les lundis.